Mathilde MESTRALLET


Résidences secondaires,Guidel, Fort Bloqué, Le Pouldu, 2009

Face à la mer, l’urbanisme de villégiature s’impose sur un territoire auparavant sauvage, et agricole.
Avec l’essor touristique, de nombreuses résidences secondaires et campings aux architectures modernes se sont implantés sur les dunes. Hors saison, les jardins et lieux d’habitations restent, tels des vestiges, des monuments d’un temps disparu; suspendus, en attente de prochains visiteurs, occupants.

Exposition Come as you are, la Chapelle Saint-Mathieu, les Moyens du Bord, Morlaix, Juin-Juillet 2011
avec les artistes, Gregory Buchert, John Cornu, Eva Taulois, Benjamin Husson, Mathilde Mestrallet, Julie Meyer, Mathieu Tremblin.
Commissaire : Ann Stouvenel

Voir catalogue d'exposition réalisé par Charles-Osmond Villa

Extrait du catalogue d'exposition:
Texte de Jérome Dupeyrat:

"En certains endroits; les résidences secondaires sont paradoxalement les constructions principales.
Dans ces zones de villégiature habitées seulement de manières ponctuelles, zones rurales soumises à une urbanisation soft et empreintes des avatars d'une modernité architecturale, Mathilde Mestrallet prend à la fois la mesure du temps et de l'espace. Apparaissent ainsi dans les photographies de la série Résidences Secondaires des environnements quelque peu étranges, paisibles au point d'être parfois anxiogènes.
La démarche photographique de l'artiste est le plus souvent sérielle et objective, ou plutôt objectale: le regard posé à travers l'image photographique ne prétend pas à la vérité mais prend frontalement en compte l'"objet" de la représentation. Aussi, c'est à travers les similitudes ou les récurrences qui se révèlent d'un cliché à l'autre que leur sens se construit: façades aveugles, volets fermés, jardins et terrasses dépourvus de tout mobilier, les paysages que l'on découvre ici sont façonnés par les constructions humaines mais semblent inhabités. Le temps y paraît même suspendu, en attente d'être réactivé. Photographier consiste toujours à arrêter un instant, mais ici l'arrêt semble s'être produit avant même la prise de vue, pour des raisons non pas techniques mais humaines, à savoir le flux, et en l'occurrence le reflux des vacanciers."