Mathilde MESTRALLET


Partitions,

Ce projet a été réalisé dans le cadre de la Commande Publique 1% artistique de la Scène de Musiques Actuelles, La Citrouille. Une sélection de 25 portraits/paysages est présentée dans le Patio de la Citrouille, Place Nina Simone à Saint-Brieuc.
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Ce projet a aussi fait l’objet d’une édition d’un dépliant gratuit tiré à 3000 exemplaires, 60/60 cm, recto/verso couleur.
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TEXTE:

« Comme j’ai aimé, tout au long d’une fatigante journée de route,
seulement garder dans mes oreilles la modulation du chant du monde(...) »

Julien Gracq
Lettrines 2, Oeuvres Complètes

La marche comme ligne de conduite.
J’ai arpenté les rues, chemins et vallées, découvrant les multiples visages de la ville, ses recoins, ses plis, ses impasses, à s’y perdre. D’une rue à l’autre, la ville arbore ses nuances ; d’un quartier à l’autre, elle ponctue ses espaces, dressant parfois des limites, affichant une morphologie discontinue, un paysage vernaculaire. Exploration. La ville ouvre des perspectives, laisse entrevoir des passages non répertoriés, des espaces aux profondeurs inattendues, de nouvelles traversées.

La ville retentit.
Ambiances, variations, échos. La ville est teintée de colorations sonores, de constrastes, d’intensités : les rumeurs urbaines faites de bruits divers, rythment son territoire et ses quartiers de façon aléatoire. Envisager l’espace comme une partition composée de multiples mesures 1. Faire expérience de la ville.
« Partitionner » l’espace urbain afin de proposer une autre lecture de la ville... Un dépaysement?
D’une ville poétique, nous nous demandons rarement pour quelles raisons elle nous charme. Ou plutôt, après en avoir énuméré toutes les vertus, demeure un je ne sais-quoi inexplicable, comme un certain parfum, une musique troublante 2.

La ville influence.
J’ai demandé aux musiciens, habitants de Saint-Brieuc et de ses environs, de faire un portrait, dans leur quartier ou dans des endroits qu’ils apprécient, afin de suggérer la relation qu’ils entretiennent avec des lieux qu’ils traversent au quotidien ou qu’ils habitent de souvenirs. Quelle connivence ont-ils avec la ville ? Quel imaginaire suscite-t-elle ?
Quelles résonances ?

1. Frédéric Lamantia, « Les effets «territorialisants» des sons, reflets de la société en ses lieux et de ses états d’âme », Revue : Géocarrefour, Vol. 78/2, 2003. Éditeur : Association des amis de la Revue de Géographie de Lyon
2. Pierre Sansot, Poétique de la ville, Editions Payot & Rivages